samedi 4 août 2012

Avis de tempête tropicale : "Ernesto" passe sur la maritnique !

"Attention les enfants, vendredi c’est tempete tropicale ». Wahoo ! quoi qui comment ou pourquoi ? En fait tu sais pas trop. «la météo se plante tout le temps de toute facon … » Puis c’est jeudi, le vent soufflote un peu plus fort, le cross (equipe de secour en mer) passe des annonces a la VHF (very high frequence, radio des marin) concernant des bulletins météo plutôt menaçants « creux de 6 metres dans les canaux entre sainte lucie et la martinique (autrement dit dans l’océan entre nos deux ile, sainte lucie etant a notre sud). Sur les terres Vent moyen 35 nœuds, pointe à 50 nœuds (soit vent moyen 70 km heure, pointe à 100 km heure, tu sais celui ou tu t’envole en marchant ! yahooooo !!!!), s’accélerant dans les hauteurs. On parle que de ca, dans la rue, à l’hôpital, les copains, les copines. Y’a tjs des réfractaires à la sécurité qui te disent que c’est rien et l’extrême opposé qui s’excite et s’angoisse à t’en faire poser deux trois questions techniques. Alors bien sur tu essayes ne pas tomber dans un extrême. De toute manière toi t’as jamais vécu ca alors tu sais pas du tout quoi penser. Tu restes calme et posé, t’écoutes la radio, lis les bulletins météo sur le net : «Ernesto» (qu’ils l’ont baptisé) sera la dans 12heures, soit demain matin. Entre temps tu prépare le bateau, heureusement t’es protégé dans la mangrove, notre jolie goelette pèse 12 tonnes alors elle risque pas de s’envoler. Non le risque c’est de glisser car nous sommes accrochés a l’encre, et d’emporter les autres bateaux avec nous. Ou l’inverse, qu’on nous rentre dedans. Car depuis quelques heures, ca se bouscule au « Petit Versailles (notre adorable quartier maritime). Les cata-pas-marrants arrivent tous précipitamment pour se mettre à l’abri du vent. Collés les uns aux autres, l’atmosphère est réchauffante mais carrément pas rassurante, en mode « fait gaffe met toi pas trop près de moi, on sait jamais ce qui peut se passer ». La nuit te semble longue, car la VHF s’active, le cross balance des infos, ton capitaine rentre à 1h du matin après avoir aidé un copain a préparer son bateau, finis de préparer le sien (le moins de prise au vent possible). Prochain bulletin météo 6h du matin, entre temps, quelques bulletins spéciaux. « Puré mais ca semble sérieux ! ». Fin de nuit, le vent souffle fort, une première pluie tropicale se fait entendre. Tu en as déjà vécu des comme ca, mais ton cerveau a tendance a l’amplifier car t’attends la suite …. Bulletin de 6h « rique d’évlution en cyclone, latitude 14°32'N (bref pile poile le marin ! haha !). Consignes de sécurité du capitaine : « tempête tropicale, on peut rester a bord, cyclone, c’est pas la peine ». De toute façon, moi je bosse à 13h mon chéri ! Des 9h du matin, devant le vent qui s’intensifie et les pluies qui se multiplient, je ne suis pas stressée mais je ressens comme une sensation de manque de sérénité… Bien sur dans ces moments la tu penses aux risques, en mode « oulala si je suis coincée au bateau car impossibilité d’utiliser le zod puisque trop de vent et trop de pluie c’est vmt caca, car je pourrai pas aller au travail, puis t’imagine si ca devient un cyclone, je veux pas etre ici ! » bref tu deviens actrice d’un film d'Hitchcock. A 10h tu prépares à manger, tu manges à 11h et à 11h30 tu débarques sur la terre ferme, pour bosser 1h30 plus tard !!! Mais tu es tellement contente d’aller au boulot ce jour la ! le capitaine rejoins son navire et toi tu déambules un peu dans les rues pour rejoindre l’hôpital … observatrice … Ciel gris, menaçant, vraiment bas, « il te tombe sur la tete » comme dirait Panoramix. Vent décoiffant. Pas grand monde dans les rues, quelques membres du peuple au pas pressé. Atmosphère lourde et pesante. Ca te choquerait meme pas de voir des botes de paille traverser les routes. Arrivée à l’hôpital, la cadre vient te voir « alerte orange, susceptibilité que la relève ne puisse arriver ce soir, auquel cas vous restez ici assurer la nuit, sinon considéré comme abandon de poste ». Oui oui Pas de problème. La journée passe, le vent souffle la pluie tombe, forte. Tu relativises car tu vois rien voler comme a la télé, c’est sur c’est pas un cyclone. Au boulot t’es prise dans tn truc alors tu fais pas vraiment attention à ce qui se passe dehors. A l’heure de quitter ton poste, la relève arrive, tu quittes l’hôpital à 21h30, et t’appelles ton capitaine pour qu’il vienne te chercher. « J’arrive mon amour ! » cooooooool ! Journée longue pour lui, fatigante, aux aguets, un cata-pas-marrant voulant faire une manip lors d’une rafale est venu tapé dans l’avant de notre bateau ! HAHA ! skipper a la mormoilnoeud ! Un trou dans son bateau, a peine une écorchure sur le notre, bonne vieille goelette ! 


« Ernesto » est au final passé 350 km sud ouest de la Martinique. Nous on a eu a faire qu’à la périphérie de la tempête tropicale. Son centre se déplace actuellement en mer des caraibes, vers l'ouest, en direction de la jamaique en s'itensifiant. Lors de son passage, de fortes pluies se sont produites, donnant leu à des cumuls de 50 à 80 mm sur la Basse-Terre et sur la Désirade. D’autres averses circulent ce samedi, pouvant apporter jusqu’à 50 mm de précipitations supplémentaires. Malgré ces pluies, on ne signalait pas de dégâts majeurs, avec seulement quelques crues de rivières localisées. Les conditions de mer restaient délicates avec des creux de 3 mètres au large de la Guadeloupe et jusqu’à 5 mètres en Atlantique et dans les canaux. La mer commence néanmoins à s’amortir dès samedi matin (heures locale). Les vents ont soufflé jusqu’à 110 km/h en rafales sur les reliefs martiniquais, et entre 70 et 90 km/h en moyenne près du littoral. La vigilance « Orange » aux cyclones a été levée sur l’ensemble des Antilles françaises.


Comme un sentiment de se sentir un peu bête car préparatifs excessifs, mais bon exercice. T’en mieux, faut pas tenter le diable. Excitant quand même, pointe d’adrénaline !

Clairette de Die

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