dimanche 19 février 2012

mannèvé ou ! ou ké dansé a cawnaval la ! (dépeche-toi ! tu danseras au carnaval !)


Il y a le carnaval de venise, plein de grâce et volupté ; il y a le carnaval de Rio, plein de fesses et de seins silliconés ; il y a le carnaval de Dunkerque, plein de bières et de harengs et puis il y a le carnaval antillais, plein de chaleur et de zouks enflammés.
Ici c’est fête nationale et jours fériés pendant presque une semaine. Les défilés s’enchaînent pendant un mois, petits et grands se trémoussent  au rythme des tambours et maracasses. Le monde s’arrête de tourner, seul exception : les hôpitaux qui tournent à plein régime. Les hormones males peuvent libérer leurs chakras, décadence comme autorisée, c’est la drague a-RHUM-atisée assurée. « Attention à vous » chantent les demoiselles, « venez avec nous » beuglent les attrapeurs de femelles.
Au programme :
le 19 fevrier = dimanche gras, grande parade des reines et apparition de vaval, mannequin géant symbolisant l’esprit du carnaval brulé a la tombé de la nuit, accompagné de sa cour.
Le 20 février = lundi gras, jour des mariages burlesques durant lesquels hommes et femmes se travestissent.
Le 21 février = mardi gras, défilé des diables rouges brandissant leurs fourches comme pour attiser les flammes du feu de l’enfer (allusion a la religion catholique qui fut imposée aux esclaves).
Le 22 février = mercredi des cendres, associé au grand Vidé, défilé en noir et blanc ; et à l’enterrement de Vaval. Les diablesses sont aussi parées de couleur de deuil, habillées de noir et blanc elles parcourent les rues en pleurant et suppliant Vaval de ne pas les abandonner.

Clairette de Die et Mimi








Pimp my ride



Alors voilà, après un tonneau fatal avec  mon indécrottable 205 et deux ans d’abstinence routière, je vous présente ma nouvelle titine. Elle est sportive, tunée, certain la dirait racée, peu importe elle est surtout l’opposée de mon idéale automobile.  Je vous laisse noter les détails qui tuent : autocollant tête de mort enflammée sur le pare brise, aileron de course, jantes metalliques, voiture au ras du sol et ce que vous ne voyez pas à l’intérieur : housse de volant et housses de fauteuils assortis à la couleur de la voiture, vitres teintées, coffre s’ouvrant en deux parties. Bref, c’est tout moi.

mimi



vendredi 17 février 2012

rendez-vous d'embauche en martinique

9h15, secrétariat de la direction des soins, hôpital du marin : "bonjour Madame, j'ai rendez-vous ce matin avec Me R." -> "oui, je l'appelle pour vous, patientez dans la salle d'attente s'il vous plais" .... "
9h17 : "Mme R vous reçois, elle arrive, attendez là ici"
9h25 tu regardes les murs et le sol, bien entretenus, propres ...
9h30 même endroit, Mme R passe : "Je vous reçois, j'arrive" et file dans le secrétariat (visible par une fenetre en verre).
9h35 ....
9h40.....
9h50 .............
10h ..................
10h15 ...................................
10h30 ...................... Toujours se munir d'un bon bouquin chez les doudous ! c'est une des premières règles de vie à comprendre ! tu l'assimile très vite d'ailleurs ! ce jour là, j'étais armée d' "annou palé kréyol", cours de créol en 25 leçons, grâce a cette matinée j'ai pu en prémacher une bonne partie ! C'est pas si simple que ca vous savez ! quand le bourrage de crane est trop intense, tu bouges la fesse gauche qui commence a souffrir d'anoxie puis tu yeutes un ptit coup par la fenêtre en verre ni vue ni connue ... le travail semble ... intense ...
Bref, 1h30 apres mon arrivée, Mme R sort du secrétariat sur les chapeaux de roues "Mme, suivez-moi s'il vous plais", et me voila sur ses talons sans plus tarder !
10h46, dans son bureau : "Désolée pour l'attente, mais des urgences ... bref asseyez-vous je vous en pris, ca ne va pas etre long. » (Les martiniquais adorent les métonymies)
10h47 : "bien alors vous êtes interéssée par un poste ? -> Oui, je désirerais des CDD courtes durées renouvelables en fonction des nécessités, car je ne sais pas encore trop comment vont s'articuler les choses ..."
"D'accord, nous avons deja votre dossier ? -> simplement CV et lettres de motivation que je vous ais envoyé au mois de décembre.
10h48 : "d'accord, alors ce que vous allez faire, vous passez voir la secrétaire maintenant, vous lui donnez photocopies des RIB, pièce d'identité, diplôme, attestation de sécurité sociale, quand vous l'aurez le numero adeli, puis surtout votre numero de téléphone. Nous vous appelons lundi pour vous informer de votre poste. " ->
10h49 : "euh ... alors c'est bon ?! je vais pouvoir être embauchée ? -> "Nous sommes en effet interessés par des CDD courtes durées car nous sommes en demande, alors oui ! pani pwoblem ! ca va se faire." -> Bien d'accord ! merci beaucoup ! j'aurais aimé commencé le 27 février ..." -> "oui oui d'accord."
Ben voila quoi, en 4 minutes, t'as ton job.

jeudi 16 février 2012

1ere ptite visite guidée


Arrivé à l’aéroport, tu prends la route principale en direction du sud : Le Marin, 40 km environ. Les moyens pour s’y rendre dépendent de l’heure et du jour de la semaine. En effet, ici, la collectivité est desservie par ce que l’on appelle les « taxis collectifs » qui tournent à travers l’ile. Chaque région a son réseau. Tous les réseaux ont en commun tarifs à 1.20 euros le trajet, horaires complètement aléatoires, fin de service à partir de 17h30 en semaine et 12h30 le week end. La seule ville ou circulent des bus est la capital « fort de France » située pres de l’aéroport, où le rythme de vie est nettement plus accéléré qu’en campagne. Pour les retardataires, des taxis privés peuvent te proposer leurs services, cependant, à raison de 70 à 100euros le trajet aéroport-le marin (oui parce que les prix, c’est légèrement aléatoire …). Bref, dernière solution nettement plus économique, sport national pratiqué par l’ensemble de la population locale et les p’tites métropolitaines qui n’ont pas encore de voiture en leur possession : le stop ! Très agréable la plupart du temps, à l’image des rencontres que cela entraine. Il faut tout de même avouer que parfois t’as plus l’impression de subir du « racolage » du fait de la réputation antillaise s’avérant n’être pas qu’une réputation : les martiniquais sont des dragueurs dans l’ame ! C’est une fatalité ici. En réalité la séduction EST le premier sport que pratiquent tous les membres de la gente masculine de cet eldorado, qu’ils soient natifs ou métropolitains, de 7 à 77 ans.

 Passons, tu te débrouilles comme tu veux, mais une fois que tu arrives au Marin, petite ville sympathique en bordure de mer, en réalité le plus grand port de plaisance de l’ile, tu peux commencer à apprécier l’aspect typique des environnements urbains. Un mix de batiments récents et délabrés, en béton ou en bois, maisonnettes, immeubles, commerces de proximité comme centre commerciaux, une population vieille/jeune/intermédiaire qui circule à pieds, en voiture, en scooter, en taxis collectif. Beaucoup de métropolitains ici. Vacanciers ou travailleurs. Puis l’air marin prend le pas sur la chaleur écrasante des terres. Mais cela n’empêche pas de ressentir et appliquer les affres de l’ambiance « patience détendue » … Le temps qui passe est ton ami, surtout ne pas le brusquer ! Le laisser courir ! De toute manière c’est toujours lui qui te rattrape au final. Alors il faut le prendre. 


 Une fois que tu passes dans ce port tu continues en direction de Sainte-anne, plus au sud encore pour rejoindre cette ville constituée de sa plage paradisiaque ; tu passes à proximité de localités dans les plaines ou en bord de l’océan qui sont vraiment agréables : « cap chevalier » ou « cap ferré » notamment. Un simple mot : WAHOU ! Quelle beauté que celle de ces paysages ! Elle saute aux yeux, en devient enivrante parce que simplement, même si tu l’as vu à la télé devant ushwaya nature sur TV5 ou bien le vendredi dans thalassa, ben là t’es dedans, au milieu de l’idylle. Les paliers, les cocotiers, le sable blanc, la mer turquoise, à températur e ambiante, le soleil qui se reflète sur une végétation d’un vert qui t’en fait souffrir les mirettes, ptites bicoques et maisons en bois, grandes ou petites, perdues au milieu de cette végétation luxuriante, des habitants tous « cousins » (proximité entre voisins ou réalité .. ? souvent réalité. Pas étonnant quand tu comprends que la majorité des mamas ont fécondé une dizaine d’ovocytes …), des biquettes qui cavalent, des buffles/vaches/taureaux qui broutent, des porcs qui se goinfrent, des oiseaux qui leur picore le dos, des cactus géants, des fleurs de toutes les couleurs, des insectes mutants que tu aurais jamais imaginé, des jolis coquillages… Dommage que l’homme reste fidèle à sa nature et ne puisse s’empécher de laisser derrière lui la trace indélébile de son existence (canettes, matelas, bouteilles de rhum, passoire, frigo et j’en passe …)




 En tout cas avant d’arriver à sainte-Anne, à un moment donné tu tournes à droite après les poubelles. Comme autre point de repère tu peux chercher « robert » du regard, notre pote le cochon noir qui passe sa journée dans la boue en contrebas du pont à gauche de la route. Ingrid sa copine Dindon-poule (on sait pas trop) sera à ses côtés. Bref, tu prends à droite, tu montes la côte jusqu’au bout, sur quelques centaines de mêtres, jusqu-a ce que tu ais traversé en totalité la sorte de hameau peuplé d’hommes et de biquettes dans lequel on vit (Appelé Vieux bareto, juste avant le bourg de bareto, commune appartenant à ste-anne).





 Et tu atterris chez les Layeu nos propriétaires. Studio de 50m2, acollé à leur maison. T’y accède par des ptits escaliers un peu cachés à gauche de la niche de « Bobby » notre mascote qui ne nous abboie plus après lorsqu’on arrive maintenant, mais au contraire chez qui cela provoque une sensation telle qu’il en frétille de la queue ! Le must, c’est la terrasse qui surplombe l’ensemble des plaines aux alentours. Endroit oh combien tranquille, coquet, que l’on fait vivre un peu plus chaque jour à notre sauce afin d’aromatiser notre petit comité tant apprécié, maintenant familier … En gage de notre collonisation territoriale, nous baptisons aujourd’hui « coco » notre cocotier qui rayonne sur les dalles rouge de notre espace aéré.


faites attention les filles, les martiniquais n'aiment pas les metropolitains ...



Titi : «-Salut  Doudou, alors c’est les vacances ?! ah bon, tu restes quelques temps ? Quelques mois ? C’est bieeeeeeeeen ! Et tu fais quoi ? Tu travailles a l’hôpital ? Lequel ? Ah le marin ?! C’est bieeeeeen ca !  J’ai ma sœur qui habite là-bas ! Elle a une amie qui connait une metro qui travaille là-bas ! Et tu viens d’où ? ahhhhhhhhhhh Lyon ? C’est joliiiii ! J’ai des amis là-bas ! Moi j’ai de la famille au Mans, et j’y vais de temps en temps. Et tu as un doudou ? Ah boooon mais c’est dommage ca ! Ici faut venir celibataire hein ! Ben oui ! Et en plus c’est carnaval la ! Ya pas de doudou qui tient ! Ici on dit « l’homme agit, mais jesus choisis ! » alors faut pas dire « fontaine je ne boirai pas de ton eau »    et tu veux passer ton permis de conduire ? Ben tiens, prends mon numero, mon cousin dirige une auto-ecole ! Moi c’est titi. Et tu vis ou als ? ahhhhh tu cherches un appartement … suis-moi, ya aneth la-bas, je te la présente, je crois qu’elle pourrait te renseigner ……….. Oui aneth, ya une jeune fille qui cherchent un appartement a LE MARIN, tu connais pas quelque chose ?

-          Aneth : « ah un appartement au marin ? pour toi et tes amis ? attends je réfléchis …… tiens prends ce numero : c’est ma tante, elle habite au marin, je pense qu’elle connait quelqu’un qui peut vous aider ! attends, je vais l’appeler pour toi !  …………

«  Augustine, l’appartement de Mari Espérance, au dessus du coiffeur pres de la station service, il est toujours libre ???  aaaaaahhhhhhhhhhh mince alors … et tu connais pas autre chose ?? ahhhh oooooooouuuuuiiii ! Attends je l’appelle ! a samedi à la messe alors ! »
Attends doudou, j’appelle chez les Bernard …..

« Oui Anne-Marie, c’est aneth, ouiiiiiiiii ca va ? bon j’ai une jeune fille qui recherchent un appartement au marin ….. ah d’accord … bon ben on se voit au carnaval !
Bon désolée ma belle, ya plus la … mais vous trouverai ! cherchez vous trouverai ! faut pas se presser surtout, c’est comme ca qu’on fait les mauvais choix ! Et sinon, faut pas rater le carnaval ! ahhhhhhhhhh tu travailles ? à l’hôpital ? Vous aurez du boulot ce jour la alors ! mais, faut pas travailler normalement jour de carnaval ! Mais bon, fais attention quand même … une jolie fille comme toi … »

Voila notre quotidien en moyenne une à trois fois par jour
Des rencontres, partout, n’importe quand, par tous les temps vieux, jeunes, noirs, métisses, avec ou sans dents, filles, garçons, on s’arrête sur le trottoir ou sur la route et on prend le temps, on a le temps … « faut pas presser, y’a le temps »

jeudi 2 février 2012

sur le fil du rasoir

wha ... quelle période charnière ! tant de sensations auxquelles je n'avais encore jamais goûté ! A trois jours du grand départ ... prise entre l’ambivalence d'un "vous allez me manquer !" et d'un "je n'attends que ca !"   plus que jamais éprise par cette envie d'un ensemble c'est tout !   le kiff ?!  =  un  à l'abordaaaage collectif ! "amis de mon coeur, famille de mon ame, c'est la fiesta ! on part tous en Martinique ! Peace And Love mes fweres !"  ruuuuuuuuuude ... pas donné à tout le monde ...  Alors vivre cette aventure à fond ! Avec une moitié déjà complètement à l'ouest que j'ai très envie de rejoindre ;) ! Et puis il y a toi, que je suis de ma petite portion de terre, t'engouffrant au coeur de l'océan ... tellement proches et tellement loin ... tellement hâte ...<3     Alors prendre sur sois, ETRE avec les autres, Mes autres, se poser, s'apaiser      Ne pas mettre la charrue avant les boeufs ! Profiter de vous, d'un nous semblable a ce qu'il a toujours été, fort sincère de caractère enivrant excitant aimant rassurant      Vous que j'aime tant ma famille mes amis ma patrie ! Euuuuuuh ... calmoss' la gueposs' ! Je ne pars qu'en France !!! Ok, une France étrangère certe, plus exotique, moins dynamique, dont je ne connais que les photos d'un argentique !!! Mais en tant qu'adapte-table J'ADORE ! "hé doudou partons sous les cocotiers !!!" je t'ai tellement rêvé, maintenant c'est la réalité ! "hé si jamais une claque dans la tronche alors ..?" peut-etre ... surement ... ou pas ... pourquoi d'ailleurs ?   m'en fou, c'est moi, c'est comme ca !  :)

Votre pétillante Clairette de Die !